Hommage et plat du jour "hareng saur" Il était un grand mur blanc -
nu, nu, nu,Contre le mur une échelle -
haute, haute, haute,Et, par terre, un hareng saur -
sec, sec, sec.
Il vient, tenant dans ses mains -
sales, sales, sales,Un marteau lourd, un grand clou -
pointu, pointu, pointu,Un peloton de ficelle -
gros, gros, gros.
Alors il monte à l'échelle -
haute, haute, haute,Et plante le clou pointu -
toc, toc, toc,
Tout en haut du grand mur blanc -
nu, nu, nu.Il laisse aller le marteau -
qui tombe, qui tombe, qui tombe,Attache au clou la ficelle -
longue, longue, longue,Et, au bout, le hareng saur -
sec, sec, sec.Il redescend de l'échelle -
haute, haute, haute,L'emporte avec le marteau -
lourd, lourd, lourd,Et puis, il s'en va ailleurs, -
loin, loin, loin.Et, depuis, le hareng saur -
sec, sec, sec,Au bout de cette ficelle -
longue, longue, longue,
Très lentement se balance -
toujours, toujours, toujours.
J'ai composé cette histoire, -
simple, simple, simple,Pour mettre en fureur les gens -
graves, graves, graves,Et amuser les enfants -
petits, petits, petits.
Charles Gros in Le coffret de Santal 1873Charles Gros rencontre Verlaine en 1866. En 1868, il est de ceux qui fréquentent les mardis de Verlaine. Il publiera " Le coffret de Santal" en 1873. "Le Collier de Griffes" recueil posthume sera publié en 1908.
L'héritage de sa poésie est revendiqué par les Surréalistes.
Photo JLC "Bidouic"